Marche ou crève - [Stephen KING] ou le livre que tu ne peux pas lâcher alors qu'il ne s'y passe rien

 
J'ai lu, 384 pages, publié sur le nom de Richard  Bachman, 1979

De Stephen King, je n'ai lu que Christine, lorsque j'avais genre 14 ans. J'avais adoré. Depuis, j'ai vu de nombreux adaptations ciné des œuvres de cet auteur, sans pour autant me résoudre (allez savoir pourquoi) à lire d'autres romans... J'adore le glauque et les thrillers, pourquoi ai-je attendu 2018 pour enfin rendre hommage à ce fucking bullshit auteur? Bref, hommage rendu en lisant Marche ou crève, trouvé au hasard à 0,50€ à Emmaüs il y a quelques semaines. Verdict. 

Ils sont 100 garçons. Moins de 18 printemps. Tous volontaires pour participer à "La longue marche" à travers le Maine. Le principe est aussi simple que terrifiant: tous doivent marcher et... celui qui s'arrête, pour X ou Y raison, se prendra une balle dans la tête après 3 avertissements. Il n'en restera forcément qu'un seul. Ce dernier remportera le "Prix" - tout ce qu'il désire - et une somme d'argent astronomique. Vive l'Amérique...

Je suis très, très heureuse de (re)découvrir cet auteur emblématique à travers cet ouvrage... Ce n'était pas forcément celui qui était cité pour commencer à lire King (plutôt Carrie ou Ca), mais le pitch me tentait énormément, en grande amatrice de dystopie et de critiques sociétales que je suis. 
King mérite vraiment bien sa réputation de maître de l'horreur et du suspense, capable de vous accrocher tout en vous répugnant, de vous faire réfléchir tout en vous offrant du pur divertissement. 
Ses pieds avaient la migraine, le sang s'y coagulait, les gonflait et transformait les veines en spaghettis al dente.
L'histoire est racontée au travers du point de vue de Garraty. On le sent fort et vigoureux, courageux et inébranlable, mais les heures puis les jours vont passer et, comme tous les autres protagonistes croisés, il va se confronter aux pires souffrances psychiques et physiques, à des remises en questions, à des baisses de moral comme à des instants d'euphorie. 
 Tu t'enfonces jusqu'à ce que tu trouves le fond. Et puis tu creuses dans le lit de l'abîme, et finalement, tu arrives au fond du fond.
On va donc suivre ce personnage et quelques autres, avec qui il va se lier d'amitié (ou pas), au travers de cet interminable marche meurtrière. Les kilomètres et les heures s'égrènent au fil des pages, et on réalise avec effroi que tous ces pauvres mômes n'ont qu'un seul vrai point commun: ils ne savent pas vraiment pourquoi ils ont accepté ce suicide collectif, filmé et retransmis à la télévision, encadré par des militaires armés, prêts à dégainer au moindre faux pas... Certains de ces gamins croient à la postérité, d'autres se sentent invincibles, d'autres encore n'avaient... tout simplement pas réalisé que la Mort était au rendez-vous, qu'il s'agissait bien de "mourir".
Au fur et à mesure que le lecteur apprend à les connaître, il réalise cependant que la plupart n'ont soit pas de raisons de mourir (certains sont mariés ou en couple, et c'est terrible), soit pas de raisons de vivre...
Nous voulons tous mourir, déclara-t-il. C'est pour ça que nous faisons ça. Sinon pourquoi, Garraty ? Pourquoi?
Stephen King ne s'encombre pas d'explications sur le pourquoi du comment, sur l'époque, sur les évolutions de la société (que l'on peut toutefois deviner). Il ne s'encombre pas de prologue ou d'épilogue. Le début du livre équivaut au début de la marche et la fin du livre à l'arrêt de la marche. C'est tout. Ce qui compte, ce n'est même pas les raisons qui ont poussé les uns ou les autres à participer à cette horreur. Ce qui compte c'est le dépassement de soi, la force de l'esprit, la ténacité. Et ensuite la souffrance, les regrets et la perte de ses alliés petit à petit... Seule compte la survie. On se concentre seulement sur l'aspect "humain" (ou inhumain) de cette expérience monstrueuse, qui sera la dernière pour 99 des participants.
Garraty observait d'un air apathique en se disant que même l'horreur finit par lasser. Il y avait surabondance de mort .
J'ai donc adoré cette lecture, qui m'a tenue éveillée jusque tard plusieurs soirs (vive les vacances!). On peut peut-être regretter un manque de contexte et d'explications, comme je l'ai suggéré plus haut, mais, à quoi bon...? Prenons le parti de King et concentrons-nous juste sur cette terrifiante aventure humaine, qui met à rude épreuve autant les protagonistes que les lecteurs... 
C'est la force de Stephen King: nous accrocher complètement sur 350 pages à une marche. Juste une marche. Et on ne s'ennuie jamais... Chapeau!

 Mes p'tites étoiles:

Mais, bien évidemment, tout cela n'est que mon humble avis.
 

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