Hématome - [Maud MAYERAS] ou le premier roman d'une p'tite frenchie reine du thriller

Editions Le Livre de Poche, 2007, 320 pages
Après avoir lu Reflex et vous avoir fait part de mon avis mitigé, me voilà embarquée plus tôt que prévu dans la lecture de Hématome. Les critiques de la blogo étaient tellement dithyrambiques que je n'ai pas pu résister à le tenir très longtemps dans ma PAL (alors qu'il s'agissait d'un achat récent, chez mon bouquiniste d'amour).  
Verdict.

Emma se réveille dans un lit d'hôpital. Son compagnon, Karter, est à son chevet et semble anéanti parce qu'il vient de leur arriver. En effet, tous deux se sont fait violemment agressés; Emma s'est faite violée (et assez salement, je précise car c'est vraiment sale) et a perdu le bébé qu'elle portait. De l'agression et de sa vie passée, elle n'a aucun souvenir (quatre jours de coma, ça n'aide pas). Elle va donc devoir reconstituer son puzzle... et forcément, ce qu'elle va découvrir n'est pas joli-joli...

D'emblée, ce bouquin m'a fait penser à un thriller lu il y a quelques mois. Bref, je vous cache son titre car les lecteurs potentiels pourraient potentiellement faire le même lien que moi (Spoiler: Avant d'aller dormir, de de S.J Watson). ET DU COUP: bah j'ai grillé une partie de la fin au bout de... allez... 10 pages? Vraiment pas de chance, sur le nombre incalculable de thrillers qui sortent en une année, il fallait que j'en ai déjà lu un au scénario semblable...
Bon, fort heureusement, il n'y a pas QUE ça à découvrir et l'ultime dénouement est quand même sacrément fort. Elle est comme ça Mayeras.

Premier roman tout de même. Du coup, à mon goût moins bien écrit que Reflex, son second. Le style est très direct, familier, brut de décoffrage. On pense et on avance en même temps que Emma, on lit ses sarcasmes, ses blagues douteuses, ses rires ("ha ha ha", écrit tel quel, par exemple, et gloups moi ça ne passe pas). L'auteure n'hésite pas à interrompre le flot des pensées de sa narratrice en usant et abusant de points de suspension, en créant des ruptures dans son récit... et même si c'est efficace pour le suspense et l'empathie, je n'aime pas du tout cela. Cela avait pêché aussi dans Reflex
En gros, le style ultra familier de Mayeras, qui touche plus au monologue qu'au récit littéraire, je ne kiffe pas des masse, même dans un thriller. 

Mais, il y a un mais. Mayeras nous emporte tellement dans les pensées et les actions de son personnage, qu'on suit souvent seconde après seconde, nous prend tellement à partie, qu'on ne peut lâcher le bouquin. C'est un comme une mitraillette qu'on décharge: plus moyen de l'arrêter. Elle distille ça et là des bribes de souvenirs et de paroles (en italique), ce qui met encore plus la pression pour découvrir ce qui se passe en même temps que la protagoniste. Le lecteur en apprend autant qu'elle (assez classique, me direz-vous), mais vu le ton employé et les doutes et questionnements de Emma, on est vraiment AVEC elle. Empathie puissance 1 000.

Je ne peux pas en dire plus sans risquer de vous dévoiler des indices, mais je suis tout de même épatée, car je pensais avoir trouvé la fin, et je n'avais finalement ni raison, ni tort, puisque Mayeras ne s'arrête pas à ce simple dénouement et nous en met plein la tête jusqu'aux toutes dernières pages.
Malheureusement, plus on lit de thrillers, plus on devient exigeant... Du coup, malgré tout, la fin, bien que surprenante, ne m'a pas tiré de "Whaouuu!!" sidéré (ça m'apprendra à gober du thriller comme des smarties).

Petit bonus intéressant: l'interview de Mayeras par Plume Libre.

Ce qui est certain, c'est que c'est un thriller court et très efficace, qu'on peut expédier en une journée (ce qui a été mon cas). Mayeras malmène toujours ses héroïnes, pour, notre plus grande terreur de femme mais aussi notre plus grand plaisir de lecteur. On a quand même de sacrées bonnes auteures françaises !
Mes p'tites étoiles:

Mais, tout cela n'est que mon humble avis.


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