Me voilà embarquée pour voir Garde Alternée, dernier film que je serai allée voir parmi tous ceux à l'affiche, mais vous comprenez, un soir de vacances de Noël à l'heure de pointe, plus grand chose de disponible. Aller, j'adore Bourdon et j'adore encore plus Bonneton, c'est parti, matez jeunesse! (et après je défonce la gueule de tout ce joli petit monde en bas de l'article). 
Jean, professeur de lettres, est marié à Sandrine et père deux enfants. Sauf qu'il trompe Sandrine avec Virginie depuis 9 mois. Bien sûr, Sandrine s'en aperçoit et passé le scandale (hilarant) qu'elle lui fait, elle propose un marché aux deux amants: la garde alternée. Jean vivra chez sa maîtresse une semaine sur deux, le reste du temps il vivra avec sa famille... 
Le concept de départ est génial et promet d'emblée de très bons moments. La situation semble invraisemblable (quelle femme trompée proposerait un tel marché?) mais tout tient la route, pour notre plus grand plaisir. La maman de Sandrine, jouée par Hélène Vincent, nous offre quelques très bonnes réflexions, pleines d'humour et de vérités, sur l'infidélité dans le mariage, elle-même cornue à ne plus pouvoir passer les portes.
Le film doit beaucoup à Valérie Bonneton qui excelle toujours autant en mère de famille au bord de la crise de nerfs, souvent politiquement incorrecte et prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut (avec l'aide de sa maman). C'est clairement Bonneton qui amène la plupart des scènes comiques, parfois rien qu'à ses mimiques et à sa présence. Si vous l'aimez dans Fais pas çi, fais pas ça, vous l'adorerez dans Garde Alternée.
Isabelle Carré, que je n'ai pas l'habitude de voir dans une comédie, tire très bien son épingle du jeu, même si elle n'a pas la force comique de ses partenaires Bourdon/Bonneton. Quoique elle nous offre quelques scènes vraiment très très drôles qui vont totalement à contre-courant de son image habituelle... (mais je vous spoile rien, promis).
Didier Bourdon fait du Didier Bourdon. Il a perdu de sa vigueur des trois frères et a pris beaucoup de poids, et on l'adore, un point c'est tout!
Après deux premiers tiers quasi sans faute, avec un scénario accrocheur et de bonnes scènes comiques, le film s'embourbe, et c'est très, très dommage... En effet, après nous avoir offert une histoire alambiquée mais qui tenait la route, tout finit par être too much. Les acteurs en font trop, tout devient très tiré par les cheveux, voire incompréhensible. Quelle déception, cette dernière demie-heure ! Les actrices sont sur-excitées, on ne sait plus comment tout ce beau monde va pouvoir se dépêtrer de tout ça et ça devient presque lassant. Vraiment très dommage. La fin est complètement incroyable, cucul la praline au possible et surtout, pas du tout crédible à mon sens.
Comme pour beaucoup de comédies, le réalisateur aurait clairement dû s'arrêter à 1h20 de film et ça aurait été parfait. A part ça, la première heure est drôle et bien écrite, souvent pertinente dans ses réflexions, et surtout pleines de rebondissements! A éviter de voir avec des enfants ceci-dit, car le film est très porté sur la chose!
Mes p'tites étoiles:
Maintenant c'est l'Instant coup de gueule
Et puis, je ne vais pas pouvoir m'empêcher de faire ma féministe à deux balles (bien que j'en sois très loin normalement), mais Bonneton et Carré passent leur temps à moitié à poil dans ce film. Bourdon, lui, montre même sa zigounette. Et ça m'a rendu dingue.
Ok, les meufs, vous êtes gaulées à 50 piges, respect. Taille 36, ventre plat et tout le touti. Chapeau! En revanche, l'homme qui vous fait fondre (pardon Didier) lui, c'est 100 kg à l'aise, il a limite plus de poitrine que vous.
Cela me permet de déblatérer pour la énième fois sur l'injustice flagrante entre femmes et hommes, exacerbées dans l'abject monde du cinéma. Vous ne verrez JAMAIS une femme grosse (ou même pulpeuse) au cinéma dans un rôle principal, et encore moins si elle doit être l'élue du cœur de quelqu'un. La séduction c'est forcément une nana mince voire maigre. En revanche, les acteurs gros, pas de problème hein? On leur permet tout lorsqu'ils vieillissent (et même pas forcément d'ailleurs, Jonah Hill, Jack Black...). Lorsqu'une actrice est en surpoids, c'est pour jouer une débile (Rebel Wilson dans Pitch Perfect ou Célibataires mode d'emploi, Melissa McCarthy dans Spy...) ou alors on lui demande de mincir (Kate Winslet, Jennifer Love Hewitt, Jennifer Lawrence...). Seule exception à la règle: Chrissy Metz, la sœurette obèse dans This is us (et encore qu'elle a signé un contrat avec la production pour perdre du poids pour la série)... Et lorsqu'on doit faire jouer un personnage un peu rond, on demande à l'actrice de grossir plutôt que de prendre une actrice qui a déjà des formes (Bridget Jones). Parce que montrer une femme qui possède des vraies formes sur un écran (sans les avoir pris délibérément), c'est mal, vous comprenez?
Voilà, sujet déjà rebattu et rerebattu, rien ne nouveau sous le soleil, mais ça m'a vraiment explosé aux yeux pendant ma séance de cinéma. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si des actrices comme Carré ou Bonneton cautionnait l'exploitation de leur corps, si elles en étaient fières ou juste je m'en foutistes. ET EN PLUS: c'est une FEMME qui a réalisé le film.
Mais, tout cela n'est que mon humble avis.
Commentaires
Enregistrer un commentaire