Coco (C'est fait par qui? Par Pixar!)

Je ne supporte plus la quantité incroyable de films d'animation qui sortent chaque mois (voire chaque semaine). La qualité est souvent médiocre, mais ça ravit les mioches et papa/maman sont enchantés d'aller voir ces bouses le dimanche après-midi au mois de décembre. 

EN REVANCHE, lorsqu'un Pixar sort, je ne me pose en général aucune question et j'y vais, au même titre qu'un film de Nolan ou Villeneuve. Pixar, ils ne m'ont jamais déçue. Pixar, ils enchantent les petits mais aussi les grands. Pixar, c'est la qualité quasi assurée. (Et j'aime les poncifs.)

Juste pour rappel: Là-Haut, Le monde de Nemo, Vice-Versa, Toy Story, Wall-E... Rien que ça, les gens.

A chaque fois, les thématiques sont absolument magnifiques: l'amour, la mort, le passage à l'âge adulte, le souvenir... Le studio considère donc les enfants comme des êtres intelligents et capables de comprendre et d'aimer des sujets un peu plus profonds que dans Le monde secret des Emojis.  Et c'est suffisamment rare pour être rappelé.

Qu'en est-il donc de leur petit dernier, Coco? 

Dans un Mexique très traditionnel, à l'approche de la fête des Morts, le jeune Miguel a un rêve: il veut devenir musicien. Sauf que dans la famille on est cordonnier de père en fils et surtout, surtout, la musique est INTERDITE depuis que son arrière-arrière-grand-mère a été quittée par son époux, qui a préféré faire carrière (dans la musique, vous suivez?).
Le jour de la fête des Morts, Miguel cherche à "emprunter" la guitare de son défunt célèbre aïeul pour participer à un concours de talents. Malheur à lui: il se retrouve plongé dans le monde des morts, et doit tout faire pour en revenir. (Mais d'abord, il va retrouver toute sa famille morte, et ça, c'est trop chouette).

 

Autant vous dire d'emblée que le film ne m'a pas captivée. Je me suis endormie quelques minutes au milieu (shame on me). 

Avant d'évoquer mon avis personnel, je vais tâcher de vous donner les raisons objectives de filer voir ce nouveau petit bijou pixarien.

L'imagerie, l'animation, sont tout simplement époustouflantes. A chaque fois, on pense que le studio a atteint le summum et non, deux ans plus tard, il parvient tout de même à nous surprendre et à nous en mettre plein la vue. Et là, ce n'est pas tant les paysages ou les décors (le monde des morts, coloré, pailleté, tellement vivant et magique!) qui m'ont bluffée. Ce sont surtout surtout les détails. Le visage ridé de Coco, la dentelle de sa robe, les doigts qui grattent la guitare... c'est juste dingue, ce qu'on peut faire aujourd'hui, avec des ordinateurs.

L'histoire est magnifique et pousse à la réflexion: le devoir de mémoire, au même titre que l'acceptation de l'oubli si inéluctable, la nécessité et la difficulté de tenter de s'affranchir d'une tradition familiale si elle ne nous correspond pas (ou bien de faire des compromis), l'importance de la famille, même au-delà de la mort, notamment via le souvenir, la musique comme vecteur de ce souvenir, mais aussi de joie et d'épanouissement personnel, la rencontre et les conflits entre plusieurs générations, l'incompréhension mutuelle...
Et puis, grande première pour un film d'animation: aborder sans pudeur la terrifiante maladie d’Alzheimer, et en faire l'un des éléments principaux du scénario... Chapeau bas, car les discussions familiales sur le chemin du retour dans la voiture risquent d'être sympathiques avec la petite Emma, 7 ans: "Mais mamie elle est morte? Et moi je peux aller dans le monde des morts aussi? Et quand je serai morte je serai un squelette? ". Enfin, tout cela reste néanmoins bien nécessaire (parent = le plus beau métier du monde).

Bref, des thématiques déjà abordées pour certaines, mais c'est toujours un bonheur de voir un long-métrage d'animation aussi riche, aussi mélancolique et en même temps chargé de bonnes ondes. De vraies et jolies leçons de vie pour le jeune public (mais pas que!).

Et puis, comme tout bon film d'animation qui se respecte, des p'tites blagounettes bien placées, beaucoup de dynamisme, un p'tit chien mignon et attachant, des péripéties, de la magie... bref, rien de nouveau sous le soleil.

On retrouvera même un p'tit côté Burtonien (Les noces funèbres) puisque la thématique du monde des morts est similaire, aussi joyeux et pétillant que dans Coco.

Mais... pourquoi moi-personnellement-dans-mon-humble-avis-égocentré je n'ai pas "plus aimé que ça"?

Et bien pour les mêmes raisons qui feront que beaucoup d'entre vous adoreront ce film d’animation: je n'ai aucune accointance avec la culture mexicaine et surtout sa musique... J'ai en horreur (oula je suis violente) ses sonorités, ses décors, ses costumes (nan mais je ne suis pas une personne méchante hein)...Bref, même si la fête des morts est super jolie, bah tout le reste... erk. Pourtant, c'est très ambitieux de la part des studios Pixar de proposer un décor aussi exotique pour un film.

De plus, je n'ai pas accroché du tout au design des squelettes du monde des morts. Oui, ils sont mignons pour ne pas faire hurler de peur le petit Léo, 4 ans, sur son rehausseur et avec son sachet de bonbons, mais du coup, je dis juste "mouais". Peut-être trop amatrice du gothique de Burton pour apprécier ce film à sa juste valeur.

Enfin, jJ'ai trouvé le film assez mal rythmé (zzzz... au milieu, quand même!). Ca met du temps à démarrer... La deuxième partie, avec quelques rebondissements sympas (qu'en grande naïve que je suis je n'ai même pas anticipés), est bien plus dynamique.

En gros, le fond du film est vraiment joli et fort, avec des messages touchants pour qui a un peu de coeur et aime un peu sa famille, mais la forme (Mexique traditionnel, squelettes poupins...) ne m'a pas conquise. (elle est folle!, se diront certains).

Mes p'tites étoiles:

Mais bien sûr, tout cela n'est que mon humble avis.