Les autres – [Alejandro Amenabar] ou comment se prendre une jolie claque scénaristique




Ils sont partout. Ils disent que la maison leur appartient.
Pendant la seconde guerre mondiale, Grace et ses deux enfants Anne et Nicholas habitent dans une grande maison austère et isolée. Trois domestiques viennent proposer leurs services et c’est le début d'étranges événements : il semble que la famille ne soit pas seule dans la maison…

Grand classique du thriller horrifique, ce film fantastique en huis-clos (sorti en 2001, ça nous rajeunit pas...) est un vrai petit bijou dans son genre. (J’ai trouvé le DVD à 1 euro à Book-Off et l’ai fait découvrir au Jules. C’était pour ma part au moins mon troisième visionnage. On se refait pas !)
C’est classique, la maison hantée, obscure, trop grande pour ses occupants, aux parquets qui grincent et isolée de tout… Mais le réalisateur dépoussière le genre et nous livre un film sans effets spéciaux, sans horreur, sans créature terrifiante… juste avec une atmosphère extrêmement pesante, beaucoup de hors-champs, des « jumps scare » bien placés (je suis une vraie trouillarde, faut dire…). Pas besoin de beaucoup plus pour captiver le spectateur. 


La mise en scène d’Amenabar contribue plus que largement à nous plonger dans l’ambiance austère du film. La maladie des enfants, qui ne doivent pas s'exposer à une lumière vive, oblige tous les occupants de la maison à fermer rideaux et portes de chaque pièce, ce qui a son importance dans la mise en scène et le déroulé de l’histoire. Constamment éclairés à la bougie, les personnages évoluent dans un cadre absolument glacial et obscur…  Il y  a les bruits, il y a les portes qui s’ouvrent, il y a les objets qui se déplacent… En faisant simplement appel à l’imagination du spectateur, Amenabar réussit un tour de force : nous faire flipper sans rien nous montrer !
Et puis… ce twist final… Magistral.Mais, bien évidemment: pas un mot là-dessus...

Nicole Kidman y est comme toujours impeccable, tout en sobriété, froide et stricte. C’est une mère aimante très éprouvée par la maladie de ses deux enfants. C’est également une épouse qui affronte la guerre seule, anéantie car elle demeure sans nouvelle de son mari qui est au front. Désormais, elle va devoir affronter les "intrus" de sa maison et remettre en questions ses croyances. Qui sont-ils? Que veulent-ils? Et surtout: sont-ils dangereux?

Les enfants sont interprétés par deux jeunes acteurs qui n’ont rien fait après (et c’est bien dommage). Et l’une des principales forces du film c’est justement, à mon sens, l’interprétation géniale de ces deux gosses. Anne (Alakina Mann) est particulièrement ambigüe: est-elle fourbe ? Folle ? Ou simplement peste ? Voit-elle réellement ce qu’elle prétend voir ? Converse-t-elle avec les « intrus » ? Le petit Nicholas (James Bentley), pétochard pleurnichard dans l’ombre de sa sœur, est quant à lui attachant au possible. Pour une fois que des jeunes acteurs sont justes et n'en font pas trop!


Le film touche parallèlement à des sujets très intéressants, ce qui lui donne une vraie profondeur et l’ancre encore plus dans son époque, notamment via les questionnements de la petite Anne, très futée et provocatrice… Le lien qu’elle établit entre les croyances en Dieu et les croyances aux fantômes est particulièrement pertinent dans la bouche d’une petite fille de 10 ans et décontenance sa mère, très pieuse et croyante. Et puis, il y a ses questionnements autour de la guerre… Comment par exemple distinguer les gentils des méchants ? La mère a réponse à tout lorsqu’elle peut évoquer la religion. Et elle rabroue sa fille lorsqu’elle ne sait justement pas comment lui répondre… Un vrai régal. 

Tout ça pour dire que Les autres est devenu légitimement un classique du cinéma d’épouvante, dans la même lignée selon moi que beaucoup de films de M. Night Shyamalan (Le village, Sixième sens…). A (re)voir absolument !

Mes p'tites étoiles:

Enfin, ce n'est que mon humble avis.

Il paraît que les deux jeunes acteurs se sont préparés au rôle en ne s'exposant plus au soleil et en se badigeonnant de crème solaire plusieurs fois par jour, pour faire blanchir au maximum la peau.

Et puis Alejandro Amenabar, c'est aussi celui qui a écrit Vanilla Sky, avec Tom Cruise.

 

Commentaires

  1. J'ai vu ce film il y a de nombreuses années et je l'avais trouvé moi aussi très bien !

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    1. Cela fait partie de ceux que je ne me lasse pas de revoir!

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