Le fidèle - [Michaël R. Roskam]

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Il ne m'en fallait pas plus pour aller voir Le fidèle. Le monstre de cinéma Matthias Schoenaerts (De rouille et d'os, Suite française, Loin de la foule déchaînée...) et la sensuelle Adèle Exarchopoulos (La vie d'Adèle, Eperdument...).
Ces deux-là ont deux points communs: a/ des noms de famille imprononçables; b/ ils bouffent l'écran, littéralement. Lui, il est d'un charisme hallucinant et elle, pffff.... sa petite moue, son corps parfait, ses cheveux indisciplinés... Ca pue l'animal, ça pue la tension sexuelle. Leur jeu est sobre, on aime ou pas. Moi, je valide à fond. Bref, ils vont parfaitement bien ensemble. 
Voilà pour le casting.

Cependant, le film m'a plongée dans la perplexité.

Il souffre pour ma part d'une bande-annonce mensongère. On s'attend à un polar/thriller/film d'action avec le pitch ultraaaa classique du-gangster-qui-veut-se-ranger-mais-qui-va-quand-même-faire-le-dernier-coup-malgré-les-avertissements-de-sa-copine-et-olala-ça-tourne-mal.
Il s'agit bien de ça. MAIS, selon moi, ce n'est pas le thriller vendu. N'en déplaise aux pauvres lascars qui ont investi la salle de cinéma pour la séance de 22h, s'attendant sûrement à voir le "Fast and Furious" belge et qui ont fini par quitter le ciné après 1h de calvaire (pour eux). Bref, ce n'est pas un thriller, à peine un vrai film policier. Car ce film est avant tout un PUTIN de film d'amour. Pas d'eau de rose, pas de déclarations, pas de fleur... Juste une relation brute, brutale, entre deux êtres aussi "animal" et passionné l'un que l'autre (on dit animaux???).
Cette meuf a trop la classe.
 Le film se décompose en trois parties et pour moi, la première est beaucoup, beaucoup trop longue. Je me suis vraiment emmerdée à plusieurs reprises, me demandant clairement où le film voulait en venir.
Et puis... après... j'ai compris (mais cela ne rattrape pas les longueurs!). J'ai compris que ce film c'était juste l'histoire d'un gangster, Gigi, alias Le fidèle, qui va tomber fou amoureux d'une nana, Bibi, pilote de ligne. Et que tout le reste, finalement, on s'en fout, c'est du décor, du détail. Il n'y a selon moi par exemple aucun intérêt à ce que Bibi soit pilote. Cela la rend ultra attirante (image de la femme forte au volant, toussatoussa), mais pour le pitch... je n'ai pas saisi.
Le fidèle, c'est de l'amour puissance 1000, mais je l'ai véritablement saisi et apprécié à la toute, toute dernière image du film.(Bon, le petit truc inavouable c'est que je me suis littéralement effondrée sur mon siège, touchée en plein cœur. Foutu 7ème art et foutue sensibilité.)

On est dans un Woody Allen ou quoi?
Alors oui, ce film m'a laissée pantoise. Dois-je le recommander? Je ne sais!
Pour résumer: des longueurs, des longueurs, des longueurs; un film policier banal et terne au départ, qui évolue peu à peu dans le fond et dans la forme en quelque chose de bien plus puissant, accrocheur et surtout bouleversant. 

Mes p'tites étoiles:
(une étoile de gagné juste pour les larmes versées, signe très personnel qui fait qu'un film n'est pas si mauvais que ça pour moi)

Aparté:
Si vous n'avez pas vu ce film, arrêtez votre lecture ici. Si vous l'avez vu ou que vous foutez royalement d'être spoilé, je vous invite à continuer cette passionnante analyse qui devient très longue.

Je me suis donc penchée sur le choix du titre. Le fidèle. Je n'ai pas immédiatement fait le rapprochement avec la peur des chiens de Gigi, qui remonte à son enfance. Tout au long du film, je me suis demandé ce que ça apportait/allait apporter. Et puis après, j'ai compris que le chien, le "fidèle", c'était lui. C'était Gigi. Il a peur de ce qu'il est lui-même, finalement: un chien effrayant, susceptible de mordre, de devenir une "machine à tuer".
De multiples indices sont glissés dans le film:
  • Gigi et Bibi sont dans l'entrepôt pour se cacher, car il est recherché par la police. Elle le laisse quelques heures et revient lui annoncer qu'elle est allée chercher la police pour qu'il se rende. Elle lui dit d'un ton ferme: "Maintenant, tu te couches". Et il s'exécute, en larmes.
  • Quand Gigi quitte la voiture, Bibi fait marche arrière pour le récupérer et lui ordonne de revenir: "Tu montes ou je t'écrase". 
  • Gigi qui dit simplement d'un ton péremptoire "Moi, je ne fais confiance à personne", exactement comme un chien battu par le passé.  
  • La scène finale de la cage, parmi les chiens de combat aboyant. (qui renvoie à la scène du début, lorsque Gigi enfant passe les barbelés pour s'enfuir de chez lui).
  • Les multiples tentatives d'évasion de Gigi, en prison, pour rejoindre Bibi, gravement malade, comme un chien ferait des fugues pour retrouver son maître. 
C'est Bibi la pilote, Bibi la femme de tête, qui finit par se révéler forte pour deux (elle rejette le passé de gangster de Gigi mais finit par faire appel à des mafieux pour le faire évader de prison), qui finit par mourir de son cancer, qu'elle aura vaincu toute seule, sans être parvenue à avoir fait un enfant à Gigi (après avoir affronté les démarches de PMA seule également). 
Et lui, ce pauvre Gigi, qui ne pense qu'à elle, qui ferait tout pour elle, qui fait des conneries comme un jeune chiot (le coup de pied au chien pendant ses vacances pénitentiaires et les lourdes conséquences que cela va avoir...), qui braque des banques, qui ne sait pas quoi dire, qui ne fait jamais que demander pardon et dire "je t'aime". Bien loin du ténébreux gangster du début... ll est un chien. Un chien fidèle.
Grrr...! Au pied !
Elle s'est trompée. Ce que je voulais, c'était pas être libre. C'était être avec elle. Maintenant qu'elle n'est plus là, ça n'a plus aucun sens. 
La scène finale, avec la voix off de Bibi (Tu sais ce que c'est mon secret? Je suis immortelle...), de cette longue route en voiture, caméra embarquée, pour finalement comprendre que Gigi, tout juste évadé de prison, a roulé plein gaz pour arriver devant l'entrée du cimetière... Cette scène restera longtemps gravée dans ma mémoire.  

Mais, ce n'est que mon humble avis.

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