J'avais envie de jouer cartes sur table et d'être honnête avec vous, chers 6 ou 7 lecteurs. Je suis une grande lectrice, mais j'ai beaucoup de mal en général avec les grands classiques. Je n'ai jamais lu Zola ou Hugo, Stendhal ou Proust. Je les connais. Je sais de quoi il s'agit. Mais leur lecture ne me botte (absolument) pas (du tout). A tort, I know.
Il y a aussi tous ces classiques un peu moins vieillots, que je retrouve dans les tops de Sens Critique, de Babelio ou Livraddict, dans les tops persos de la blogo, dans les "100 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie" toussatoussa...
Ces 10-15 dernières années (ouais, j'ai quand même trente ans quoi), je me suis penchée sur certains d'entre eux, lorsque je les ai chinés en brocante notamment. Et la plupart du temps, après leur lecture, j'ai simplement soupiré un "mouais" empli de culpabilité. Mais pourquoiiiiii moi ça ne me touche/m'intéresse pas? Pourquoi je n'en saisis pas l'importance/la portée? Faut-il apprendre à aimer ces œuvres, comme on apprendrait à aimer le jazz ou les tableaux expressionnistes? Est-ce qu'il faut avoir eu un (bon) prof de littérature au lycée? Avoir fait L? Être plus courageux? Plus cultivé? Est-ce une question de goût? De personnalité (et dans ce cas-là me voilà rassurée)? D'ouverture d'esprit (mon dieu, serais-je fermée?)? Peut-être ai-je lu ces bouquins trop tôt? Trop tard? Au mauvais moment? Gnaaaaa trop dure ma vie. Est-ce que les grands lecteurs MENTENT lorsqu'ils prétendent avoir lu dans un premier temps ET aimé ces œuvres dans un second temps ? Sont-ce simplement des lectures feuilletées? Des livres poussiéreux sur une bibliothèque pour qu'elle soit fournie du top du top? C'est tellement CLASSE de balancer qu'on a lu "le dernier" Balzac ou "le dernier" Céline (elle est bonne ma blague).
Alors voilà, j'ai commencé la lecture de Madame Bovary vers 20 piges, et je l'ai avortée. J'ai voulu la reprendre quelques années plus tard en me disant "Lauriane, tu as mûri, tu vas y arriver cette fois-ci", mais entre temps j'ai appris la fin. Mouais, plus envie.
J'ai lu l'Ecume des jours de Vian, ainsi que l'Arrache-coeur et Et on tuera tous les affreux (la nana qui en veut quand même hein?). J'ai adoré le dernier, mais les deux premiers... Lecture presque forcée. Bon, Boris Vian est space, comme auteur, c'est sûr. J'ai une excuse, car il ne fait pas l'unanimité. Mais l'Ecume des jours est souvent citée dans des top 10/top 100 ou que sais-je encore. Mouais.
J'ai lu Et si c'est un homme, de Primo Levi. Avorté à la moitié. Bon, clairement, j'étais trop jeune. Sûrement pas saisi la portée du bouquin. Mais en fait, les trucs de 39-45 et de juifs, ça me soule vite (contrairement à... beaucoup de monde).
J'ai tenté Belle du seigneur, de Cohen. Ce livre est un MONSTRE. Cohen = sadique ! J'ai quand même tenu, sur un bouquin de mille pages, jusqu'à la moitié. Mais je n'ai pas tenu le choc. Pas réussi. A l'époque du lycée, ma bestfriendforever se la pétait grave en me disant qu'elle avait passé des nuits entières à le dévorer. Que c'était son livre préféré toussatoussa. Alors j'ai copié. Je l'ai acheté et je l'ai lu et je l'ai détesté. Toutes ces lignes SANS ponctuation... Au secours. Nan mais tu comprends, c'est pour évoquer les pensées de la Femme, qui ne s'arrêtent jamais, c'est un flot continu, c'est l'inconstance. STOP. Chut, tais-toi: c'est indigeste.
J'ai tenté 1984. Oui, le fameux. Big Brother toussatoussa. Sujet génial. Il m'a tellement gonflée. Avorté au premier tiers. Je tiens longtemps quand même. Dans le même genre, je n'ai pas pu finir Le meilleur des mondes. Suis-je une extra-terrestre?
Je me suis aussi essayée aux Cent ans de solitude. Je ne sais même plus de quoi il s'agit. Avorté. La métamorphose. Raté. L'attrape-coeur de Salinger. Fini mais pas aimé.
Est-ce que les internautes/bloggers/littéraires se donnent un genre? QUOI? T'as pas aimé Crime et Châtiments? Nan mais attends, c'est pas possible? Il est génial il FAUT l'avoir lu... et bla et bla et bla.
D'où? D'où faudrait-il avoir lu certaines œuvres? Je ne suis ni libraire ni bibliothécaire (et heureusement car il aurait fallu que je les lise, hahaha). J'ai déjà (l'immense) mérite de lire bien plus que la moyenne des gens autour de moi, dans cette société numérisée et internétisée.
J'éprouve d'ailleurs la même chose pour les vieux films. Certains m'ont beaucoup plu (La belle et la bête de Cocteau, les Hitchcock, les Woody Allen...) mais d'autres... des classiques aussi, je n'ai juste pas pu: Docteur Folamour ou Citizen Kane par exemple, c'est dur. Soyons honnêtes. Et quand on me parle de regarder 2001 l'Odyssée de l'espace, ma crise de flemingite aigue me reprend violemment. Car je trouve qu'il faut du courage pour s'attaquer à de telles œuvres, littéraires ou cinématographiques. La sphère des bobos parisiens des Belles-lettres ne voudra jamais de moi! Nan, mais tu comprends, Kubrick il a pas fait ce film pour qu'il soit compris tu vois. STOP. C'est certes un chef d’œuvre. Mais ne jugez pas les gens qui n'aiment pas les chefs d’œuvres!
J'imagine que toutes ces œuvres sont magnifiques parce que sorties de leur contexte. Parce qu'écrites à une époque particulière. Elles sont connues pour leur fond, leur forme - c'est indéniable - mais aussi parce qu'elles ont apporté quelque chose au monde littéraire. Au même titre que Citizen Kane de Welles dans le cinéma.
Je sais bien que certains sont juste passionnés de ciné ou de littérature (et grand bien leur fasse, vraiment), mais les gens ordinaires, les gens normaux, il faut se faire une certaine violence pour se plonger dans Quatre-vingt-treize de Hugo ou dans Germinal de Zola.
Et à la question "Ce n'est pas le lycée qui t'a dégouté de la lecture par hasard?" je répondrai que non, justement, j'y ai fait (mais pas que) de très belles découvertes: Le Horla, Boule de Suif, Antigone, Phèdre, Des Souris et des Hommes... J'ai adoré et je possède toujours ces ouvrages 15 ans après (enfin faudra que je vérifie quand même).
Ah oui, aussi: pourquoiiiiii tous les grands classiques sont si souvent si longs....?
Pardon, mais j'assume ça aussi: les gros livres là... j'ai beau adorer
la littérature, ma flémingite aigüe me reprend direct! Pendant que je
vais m'écorcher les mirettes pendant 15 soirs de suite (et je minimise!), ma PAL, elle, ne diminuera paaaas! (J'avoue que cet argument n'est pas forcément recevable.)
J'ai tenté. J'ai goûté comme un gosse goûterait les choux de Bruxelles et je n'ai pas réussi à finir l'assiette. Alors oui, je reste sur ma faim (jolie métaphore filée). Ma seule prétention est d'avoir tenté de les ouvrir, ces bouquins. D'avoir fait une démarche littéraire. Je ne dis pas que je lis Lévy ou Musso, mais tout de même, le contemporain me parle plus. C'est plus facile, ça, c'est certain.
J'ai de toute façon toujours eu du mal avec les romans historiques. C'est peut-être pour ça. Un livre dont l'intrigue se déroule au 18ème siècle, avec le style qui va avec, ça me barbe. Shame on me.
Moi, De Vigan ou Delacourt ils me font kiffer la vibe à fond. C'est actuel, c'est dans mon ici et mon maintenant. Ça me touche, me mouille mes yeux parfois et me fait réfléchir souvent.
Paradoxalement, j'adore la littérature anglaise (féminine) puisque Austen et les sœurs Brontë ont écrit mes livres de chevet. (En fait, cette chronique n'a ni tenant ni aboutissant.)
Et puis, je demeure convaincue qu'il y a des moments dans la vie, pour lire ou ne pas lire tel ou tel bouquin. Mais ce sera l'objet d'un autre blablabla.
Quoi qu'il en soit, je persévère, chers 6 ou 7 lecteurs. J'ai chiné L'attentat de Khadra, Le Procès de Kafka (et je vais sûrement retenter la Métamorphose), La vie devant soi de Gary. Voilà quelques bons classiques qui ont bien sûr très bonne presse (bien que l'expérience m'aie prouvé que cela ne voulait rien dire me concernant) et qui ne sont pas trop vieillots...
Et j'ai aussi Loin de la foule déchaînée que j'ai acheté après avoir vu le film il y a deux ans. Poussières sur ma PAL depuis tout ce temps...
Objectif : 2018.
Mais bien sûr, tout cela n'est que mon humble avis.
J'ai tenté 1984. Oui, le fameux. Big Brother toussatoussa. Sujet génial. Il m'a tellement gonflée. Avorté au premier tiers. Je tiens longtemps quand même. Dans le même genre, je n'ai pas pu finir Le meilleur des mondes. Suis-je une extra-terrestre? Je me suis aussi essayée aux Cent ans de solitude. Je ne sais même plus de quoi il s'agit. Avorté. La métamorphose. Raté. L'attrape-coeur de Salinger. Fini mais pas aimé.
Est-ce que les internautes/bloggers/littéraires se donnent un genre? QUOI? T'as pas aimé Crime et Châtiments? Nan mais attends, c'est pas possible? Il est génial il FAUT l'avoir lu... et bla et bla et bla.
D'où? D'où faudrait-il avoir lu certaines œuvres? Je ne suis ni libraire ni bibliothécaire (et heureusement car il aurait fallu que je les lise, hahaha). J'ai déjà (l'immense) mérite de lire bien plus que la moyenne des gens autour de moi, dans cette société numérisée et internétisée.
J'éprouve d'ailleurs la même chose pour les vieux films. Certains m'ont beaucoup plu (La belle et la bête de Cocteau, les Hitchcock, les Woody Allen...) mais d'autres... des classiques aussi, je n'ai juste pas pu: Docteur Folamour ou Citizen Kane par exemple, c'est dur. Soyons honnêtes. Et quand on me parle de regarder 2001 l'Odyssée de l'espace, ma crise de flemingite aigue me reprend violemment. Car je trouve qu'il faut du courage pour s'attaquer à de telles œuvres, littéraires ou cinématographiques. La sphère des bobos parisiens des Belles-lettres ne voudra jamais de moi! Nan, mais tu comprends, Kubrick il a pas fait ce film pour qu'il soit compris tu vois. STOP. C'est certes un chef d’œuvre. Mais ne jugez pas les gens qui n'aiment pas les chefs d’œuvres! J'imagine que toutes ces œuvres sont magnifiques parce que sorties de leur contexte. Parce qu'écrites à une époque particulière. Elles sont connues pour leur fond, leur forme - c'est indéniable - mais aussi parce qu'elles ont apporté quelque chose au monde littéraire. Au même titre que Citizen Kane de Welles dans le cinéma.
Je sais bien que certains sont juste passionnés de ciné ou de littérature (et grand bien leur fasse, vraiment), mais les gens ordinaires, les gens normaux, il faut se faire une certaine violence pour se plonger dans Quatre-vingt-treize de Hugo ou dans Germinal de Zola.
Et à la question "Ce n'est pas le lycée qui t'a dégouté de la lecture par hasard?" je répondrai que non, justement, j'y ai fait (mais pas que) de très belles découvertes: Le Horla, Boule de Suif, Antigone, Phèdre, Des Souris et des Hommes... J'ai adoré et je possède toujours ces ouvrages 15 ans après (enfin faudra que je vérifie quand même).
Ah oui, aussi: pourquoiiiiii tous les grands classiques sont si souvent si longs....?
Pardon, mais j'assume ça aussi: les gros livres là... j'ai beau adorer
la littérature, ma flémingite aigüe me reprend direct! Pendant que je
vais m'écorcher les mirettes pendant 15 soirs de suite (et je minimise!), ma PAL, elle, ne diminuera paaaas! (J'avoue que cet argument n'est pas forcément recevable.)J'ai tenté. J'ai goûté comme un gosse goûterait les choux de Bruxelles et je n'ai pas réussi à finir l'assiette. Alors oui, je reste sur ma faim (jolie métaphore filée). Ma seule prétention est d'avoir tenté de les ouvrir, ces bouquins. D'avoir fait une démarche littéraire. Je ne dis pas que je lis Lévy ou Musso, mais tout de même, le contemporain me parle plus. C'est plus facile, ça, c'est certain.
J'ai de toute façon toujours eu du mal avec les romans historiques. C'est peut-être pour ça. Un livre dont l'intrigue se déroule au 18ème siècle, avec le style qui va avec, ça me barbe. Shame on me.
Moi, De Vigan ou Delacourt ils me font kiffer la vibe à fond. C'est actuel, c'est dans mon ici et mon maintenant. Ça me touche, me mouille mes yeux parfois et me fait réfléchir souvent.
Paradoxalement, j'adore la littérature anglaise (féminine) puisque Austen et les sœurs Brontë ont écrit mes livres de chevet. (En fait, cette chronique n'a ni tenant ni aboutissant.)
Et puis, je demeure convaincue qu'il y a des moments dans la vie, pour lire ou ne pas lire tel ou tel bouquin. Mais ce sera l'objet d'un autre blablabla.
Quoi qu'il en soit, je persévère, chers 6 ou 7 lecteurs. J'ai chiné L'attentat de Khadra, Le Procès de Kafka (et je vais sûrement retenter la Métamorphose), La vie devant soi de Gary. Voilà quelques bons classiques qui ont bien sûr très bonne presse (bien que l'expérience m'aie prouvé que cela ne voulait rien dire me concernant) et qui ne sont pas trop vieillots...
Et j'ai aussi Loin de la foule déchaînée que j'ai acheté après avoir vu le film il y a deux ans. Poussières sur ma PAL depuis tout ce temps...
Objectif : 2018.
Mais bien sûr, tout cela n'est que mon humble avis.
Ton message sur mon blog me fait découvrir le tien. Je suis absolument d'accord avec le fait qu'il existe un bon moment pour lire tel livre. J'ai adoré Belle du seigneur lu quand j'avais 20 ans mais serais sans doute incapable de le relire avec plaisir.
RépondreSupprimerMais après, il y a aussi les goûts et les couleurs et je pense, pour reprendre ta métaphore culinaire, qu'il faut goûter avant de juger, ce que tu fais. Et on a le droit de ne pas aimer. Si on les appelle "classiques", c'est que ces oeuvres ont marqué la littérature et qu'elles sont bien écrites. Mais certaines ont mal vieilli ou ne nous correspondent pas. Personnellement, j'adore les classiques, j'en lis un tous les mois, parfois c'est une relecture. L'Assommoir par exemple m'avait littéralement assommée la première fois que j'ai voulu le lire (j'avais 15 ans en même temps), je ne l'avais pas fini. Le Vieil homme et la mer lu en 5e m'avait saoulé grave comme diraient les jeunes. Je les ai relus et adorés. Il peut être bon de leur laisser une deuxième chance, à ces satanés classiques. Cela dit, j'ai lu récemment Les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau et Salammbô de Flaubert et j'ai détesté, mais alors détesté et les articles que j'ai faits expriment clairement mon insatisfaction !
Je te rejoins sur le fait que la littérature contemporaine est plus abordable, j'en lis beaucoup et j'apprécie aussi. Mais ce n'est pas pareil. Du tout. Ce que je reproche parfois à la littérature d'aujourd'hui, c'est l'écriture : au mieux plate comme un trottoir de rue, au pire sans aucun style. Et y a des trucs qui m'insupportent : quand l'histoire tourne trop autour de l'ego de l'écrivain, quand on profite de l'actualité pour pondre un bouquin, quand on cherche à susciter l'émotion pour l'émotion sans réflexion derrière, quand on surfe sur une vague pour être à la mode (en ce moment, l'insolite ou la folie, ça marche à fond), quand on place des scènes de cul dans un livre à tout prix, quand on s'écoute écrire etc. Berk ! Ce sont des bouquins que j'aurai oubliés le mois prochain. Alors ça peut détendre, mais bof, moi c'est pas mon truc. Cela étant dit, il y a d'excellents bouquins aujourd'hui, intéressants, bien écrits, et tant mieux ! Bon désolée pour le pavé, mais tu as gagné une 8e lectrice ;)
Merci pour ce pavé, 8 ème lectrice ;-)
RépondreSupprimerJe me suis promis qu'entre les contemporains et les polars, j'essaierai de lire un classique tous les mois, comme toi. Car je sais bien qu'il y a des pépites, ce ne serait pas des classiques sinon! Au plaisir de te lire à nouveau, à bientôt!